Être propriétaire (en commun) pour (réellement) décider…
Je ne peux décider que chez moi ! « Je », peut-il être conçu comme un « nous » ?
Quelle est l’unité de base de l’exercice de la démocratie (Démocratie = peuple souverain) ?
Est-ce l’homme ? Longtemps suffisant. Mais aussi la femme ? Enfin cooptée ?
Ou … la maison, comme en droit Pyrénéen, en co-seigneurie entre deux générations responsables ?
Ou … d’autres niveaux à inventer !
Avant l’arrivée du droit romain, l’organisation du territoire était articulée autour de la maison et d’assemblées dénommées, selon les vallées, Silbiet, Biltzar, Fors ou Fueros. Ces assemblées étaient constituées d’un représentant par maison. C’est l’organisation sociale qui structurera notre pays basque durant des millénaires.
Les terres étaient communes. Chaque maison y exerçait son droit d’usage.
Nous parlions d’Unité ou « Botingoa ».
Le code romain a traduit cela « Indivision », mot induisant la possibilité d’aller vers la … division, appelée républicainement « partage ».
Le partage est en fait la division en autant d’individus que compte la société. Tous les partages étant réalisés, ne restent que des individus isolés, affaiblis, réduits aux capacités qui leurs sont propres (compétences, temps).
Les intérêts entre membres de la société ne sont plus convergents, ils sont concurrents. La compétition est lancée. Que le plus affuté gagne. Sur le podium, il n’y a que la place de celui … que l’heure ultime emportera, … lui aussi.
L’unité additionne les compétences de chacun des membres du Commun. Là où l’individu était faible, le groupe devient fort.
Chose magique à notre époque, l’unité prolonge aussi la chaîne des temps anciens d’un nouveau maillon, auquel viendra se lier celui des temps futurs.
L’échelle de temps n’est plus réduite à la durée d’une vie. Elle peut prendre la dimension du projet le plus ambitieux, le plus structurant, porté par plusieurs générations. Chacun des communs devient cathédrale humaine.
Construire des maisons qui traversent les siècles redevient possible.
Planter des chênes reprend du sens.
Parler, échanger, innover, partager, redevient le quotidien qui révèle et organise la force du groupe.
Beñat ETCHEBEST
– – –
Il y a une quinzaine d’années, une cinquantaine de personnes a créé l’association Etxalde.
La finalité : acquérir des biens au nom de cette structure pérenne et en confier l’usage aux habitants.
Une fois payés, ces biens ne sont plus à refinancer par les générations futures !