Co-fondatrice du tiers-lieu créatif ~ écoresponsable Open Gare Biarritz et coordinatrice de l’association Les Chemins de Faire, Marie Berrotte oeuvre sur le Pays Basque depuis quelques années.
Elle fait partie des créatifs culturels dont les multiples facettes donnent vie à des projets de « bon sens » que nous souhaitons faire découvrir par ici.
Pour notre plus grand plaisir, elle a accepté notre invitation et sera LeNouveauGuide de Mai !
Nous commençons par une petite visite de son jardin secret avant de découvrir, chaque lundi, son univers et les sujets qui nourrissent sa curiosité.
« Alors, Marie, qui est-tu ? Parle-nous de toi, de ce qui t’anime… »
Crédits photo : Elinoï Design
J’ai envie de vous conter ma vie d’une autre manière que l’éternel « parcours, métiers, passions,… »
Je me jette à l’eau. Vous embarquez ?
Je suis animée par le vivant, l’art et les sentiments, par la beauté du monde, le partage, le rêve et l’inattendu.
Mon âme sait admirer les vallées, montagnes et forêts ; elle peut ressentir les lacs, rivières et océans.
Mon âme est attentive au chant des oiseaux et au murmure du vent à travers les feuilles des arbres, aux jeux du soleil dont les rayons viennent lécher mon visage.
Mon âme vibre en entendant le bruit de l’eau qui coule le long de la rivière, celui de l’écume qui frémit au-dessus de la vague juste avant qu’elle ne retombe sur le rivage et ne vienne effacer mes empreintes sur la plage.
***
Tout a commencé il y a 36 printemps.
C’était un jour férié, en plein été ; une journée chaude et ensoleillée comme seul le mois d’août sait en offrir. Il était midi passé, on entendait encore l’écho des cloches de l’Angelus résonner dans la vallée.
Une cigogne inspirée m’a déposée, quelque part au pied de ces montagnes qu’on appelle Pyrénées.
Auprès d’une mère forte et dévouée, amoureuse des arts et des mots, et d’un père aventurier et libre, amoureux de la montagne et des échappées belles. Tout près de mes grands-parents, présents et aimants.
Dans un foyer vivant, composé d’une fratrie de trois sœurs, dont je deviendrai bientôt l’aînée.
Je suis née à quelques envolées du Pays basque, aux confins d’une vallée, dans le Béarn voisin.
Bénie depuis les cieux et déposée sur cette terre afin d’y plonger mes racines, profondément, et d’y déployer tout mon être, tout ce que mon âme peut offrir au monde.
J’ai appris que cela prenait du temps : germer, grandir, se chercher, expérimenter, explorer, partir en quête de ses rêves à l’autre bout de la Terre…
J’ai toujours eu ce besoin de rêver.
Rêver ma vie, rêver d’un nouveau monde, rêver mes envies pour ce nouveau monde.
Croire que c’est possible, y croire vraiment. Pour mieux les concrétiser dans la matière.
Aujourd’hui, je ressens cette force créatrice en moi encore plus vive que jamais.
Je suis une Fille de l’Eau. Je me sens proche de cet élément. Aussi je l’apprivoise au quotidien, afin de mieux me connaître et d’y puiser mes ressources, au service de mon épanouissement et des projets que je porte.
De l’onde délicate au courant tumultueux, je me laisse porter par le rythme de la vie, son caractère organique, ses cycles et ses recommencements.
Sensible et observatrice, j’ai besoin de suivre mon intuition, mon élan, ma vibration. Cela renforce ma capacité à percevoir le monde de façon subtile et profonde.
Longtemps j’ai tenté d’entrer dans le moule…
J’ai développé mes capacités d’adaptation, de résilience aussi.
Puis au fil du temps j’ai compris que je ne pouvais rester dans un espace contraint et défini par la société. Comme l’eau, je contourne, je submerge, j’érode, je goutte-à-goutte, je fuis… par toutes les failles de ce système qui m’est imposé.
C’est pourquoi, après un parcours scolaire et professionnel sans encombres, mais de plus en plus sinueux et atypique ;
Après avoir tour à tour envisagé les métiers de juriste, décoratrice d’intérieur, institutrice, puis expérimenté celui d’organisatrice d’événements culturels ;
Après avoir pris le large pendant un an à l’autre bout du monde, en Australie, et être revenue m’installer sans grande conviction sur ma terre béarnaise natale ;
J’ai décidé, il y a bientôt 6 ans, d’accoster avec mes valises au Pays basque, cette terre qui m’appelait de toutes ses forces depuis quelques années déjà.
Un beau jour, j’ai débarqué. Sans trop réfléchir, avec peu de moyens matériels et peu de choses en tête. Sinon des rêves. Des rêves plein la tête. Et la folie douce d’y croire.
C’est à ce moment-là que j’ai véritablement choisi de respecter ce besoin en moi de rêver, qui a toujours fait partie de mon processus de réalisation.
Cela n’a pas toujours été simple, car l’inertie est souvent le revers de la rêverie.
Malgré tout désormais j’en suis convaincue : c’est grâce aux rêves que l’on nourrit, à l’utopie que l’on cultive, que les choses les plus extraordinaires finissent par exister.
Décider de venir vivre au Pays basque m’a ouvert l’espace où mes projets pourraient prendre forme.
au fil des rencontres et des échanges, j’ai entrepris de passer du rêve à l’émulation créative, dans ce territoire fertile et propice aux utopies collectives.
Ici, je me sens connectée à mes racines, je suis à ma place. Tout m’enchante, tout m’inspire…
Les gens d’ici le savent bien. Leur ancrage à la terre est si vibrant, leur engagement pour leur culture si fort, leur sens de l’accueil si bienheureux.
Leur secret est là, partout autour. En s’arrêtant un instant, on peut l’entendre, comme un murmure, niché au creux de ce pays riche d’histoires et d’une beauté sans nom.
Il est juste là, dans leurs sourires, l’architecture, les couleurs, les paysages, les éléments de la nature…
Comme un écho à mon rêve de petite fille : « Dis Maman, c’est où l’endroit où les montagnes se jettent dans l’océan ? »
C’est ici. Et c’est la terre que j’ai choisie.
***
Je suis, nous sommes, très heureux d’accueillir Marie, LeNouveauGuide de ce joli mois de Mai.
Mon petit doigt me dit que douceur et surprises seront à déguster par ici ces prochains lundis…
Ses chroniques de Mai :
> TIERS-LIEU : OPEN GARE BIARRITZ
> L’EMBOUCHURE DE L’ADOUR
> NATURE MAGICIENNE